Judith Bouilloc | À table avec Emmanuelle Maisonneuve
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À table avec Emmanuelle Maisonneuve

Le goût d’Emma

Emmanuelle Maisonneuve, Kan Takahama, Julia Pavlowitch

aux editions Les Arènes

21 janvier 2019


Aujourd’hui, le guide Michelin qui attribue les célèbres étoiles gastronomiques a dévoilé son verdict 2019. Après la perte de sa troisième étoile, j’imagine Marc Veyrat mangeant son chapeau … poêlé à la myrrhe odorante, avec une sauce façon beurre blanc.


Ici au Pays de Bitche, c’est la déception pour l’Arnsbourg de Baerenthal qui méritait bien sa deuxième étoile… sans parler de la Villa Lalique qui est passé à côté de sa troisième étoile.

Mais qu’ont-ils dans la tête et dans les tripes  les inspecteurs du célèbre guide rouge ?

Eléments de réponse dans ce roman graphique trois étoiles offert par mon gourmet de mari. Le goût d’Emma d’Emmanuelle Maisonneuve, Julia Pavlowitch et Kan Takahama. 
L’histoire vraie d’Emmanuelle Maisonneuve, première femme à intégrer l’équipe des inspecteurs du guide Michelin. Loin de la vie rêvée, j’ai découvert ce que signifie travailler pour le guide : la collégialité des décisions ( hé non le guide n’attribue pas une étoile sur le coup de cœur d’un seul inspecteur ), la vigilance et la connaissance extrême des inspecteurs, mais aussi le rythme infernal des inspections, 9 repas au restaurant par semaine ,  30 minutes par établissement, chaque nuit de la semaine dans un hôtel différent, une vie à sillonner les petites routes de campagnes avec le GPS comme meilleur ami, la fatigue, l’écœurement, les petites remarques sexistes, sans oublier l’inspection des balais à chiotte…

Bon bon… sinon le goût d’Emma, c’est aussi et surtout une histoire de passion, des rencontres humaines et gustatives, une  quête qui nous mène jusqu’au Japon…

Japon dans l’esthétique du livre même, c’est la mangaka  Kan Takahama qui a illustré l’ouvrage

Japon dans la recherche éperdue d’Emma pour les goûts naturels, pour la qualité des produits travaillés et ce qu’Emmanuelle Maisoneuve appelle l’épure. Au Japon, le chef ne cherche pas à dominer le produit, il le sublime ( dixit Emma).

Apprendre à déguster, progresser, c’est aussi l’aspiration continuelle de notre héroïne. Le goût en littérature comme en cuisine est un don qui se cultive et se travaille. À table !

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